Un nouveau GAEC a vu le jour à Val d’Arcomie, aux Ollières de Faverolles, d’où son nom « GAEC des V’Ollières », petit jeu de mot pour cet élevage de poules pondeuses bio. 

Ce GAEC familial est composé de trois associés : Laure Fontant, précédemment associée à son mari Louis-François en production ovine, Edouard Fontant, son fils, ingénieur agronome de formation et jusque-là en charge de l’installation des jeunes agriculteurs au Crédit Agricole Creuse ; et Caroline, sa belle-fille, juriste en droit public qui a repris ses études en vue de son installation. Edouard et Caroline habitaient depuis 10 ans dans l’Allier et la quarantaine approchant, ils s’interrogent sur leur avenir professionnel et sur le cadre de vie à offrir à leur famille. La décision est prise, ils bouclent leurs valises direction Faverolles avec leurs 4 enfants en vue de reprendre l’exploitation familiale. Il aura fallu presque 4 ans entre les balbutiements du projet et les premiers caquètements.

Souhaitant développer cette production, Edouard contacte l’entreprise CDPO (contractant du GAEC pour la commercialisation des œufs) qui cherchait justement des éleveurs désireux de se lancer dans l’aventure de l’œuf bio. Suite à l’arrêt des cages et à la fermeture de certains élevages dans l’Ouest, CDPO est ouvert à des partenariats à proximité de l’axe autoroutier qui relie l’Auvergne à leur centre de conditionnement près de Montpellier. 
Grâce à un échange foncier avec un autre jeune agriculteur de la commune, le bâtiment a pu s’implanter sur un terrain adapté à la production. Le GAEC a été soucieux de l’intégration paysagère afin que le bâtiment, bien que de grande dimension, reste discret et n’altère pas le paysage (coloris, orientation, maintien de la végétation, hauteur de la construction…). Sur 10 hectares de parcours enherbés, arborés et clôturés, les cocottes peuvent s’ébattre librement au grand air, gratouiller et se faire le bec.

Les installations intérieures sont techniques et modernes, conçues pour s’adapter aux besoins naturels de l’animal et à son bien-être, tout en offrant à l’agriculteur un outil de travail fonctionnel et performant. Les deux poulaillers sont reliés au milieu par un centre de conditionnement commun où se déroule le tri quotidien des œufs (3h par jour). Le centre de conditionnement est très automatisé mais nécessite néanmoins une présence humaine permanente. Les 22 000 œufs quotidiens sont acheminés à la demande sur des convoyeurs puis triés manuellement sur une table de tri, avant de continuer leur chemin vers le système qui les range automatiquement sur des alvéoles qui sont ensuite empilées. En bout de chaîne, l’agriculteur range le tout sur des palettes de 10 800 œufs qui sont collectées 3 fois par semaine par l’entreprise CDPO pour être commercialisés sous plusieurs marques bio en magasin et en grande surface.  

Afin de permettre une ambiance saine à l’intérieur des poulaillers, des fumières sont accolées à chaque extrémité du bâtiment pour permettre l’extraction hebdomadaire des fientes qui serviront d’engrais sur l’exploitation familiale et sur d’autres exploitations engagées en agriculture biologique. La ventilation thermo statique permet également de réguler la température dans le bâtiment pour permettre aux animaux de ne pas subir des écarts de températures en fonction des saisons. Les poules sont totalement libres de leurs allers-venues à l’intérieur et à l’extérieur. A la tombée de la nuit, les gallinacés rentrent instinctivement à l’intérieur où elles se perchent pour dormir. Au petit matin, elles vont pondre comme bon leur semble, dans des nichoirs offrant un espace plus sombre et caché, permettant à la poule de pondre dans un endroit plus cosy. Deux chaînes permettent à chacune de pouvoir accéder à l’alimentation sans se bousculer, et 6 400 pipettes d’eau leur permettent de s’abreuver à volonté. 


Les 23 500 premières poulettes Hy-line, race tranquille et douce, ont été accueillies le 6 août dernier à l’âge de 17 semaines, avec l’aide d’agriculteurs, famille et amis pour les premières manutentions et le premier coucher des poules. L’entraide locale et la convivialité étaient de mise. Une phase d’adaptation a été nécessaire au début pour qu’elles s’approprient l’endroit. Cette période nécessite une astreinte permanente. Entre autres, plusieurs fois par jour il a fallu leur apprendre à ne pas rester perché toujours au même endroit afin d’éviter qu’elles oublient d’aller se nourrir ou qu’elles développent une forme d’agressivité vis à vis de celles qui restaient spontanément au sol. Il a fallu leur montrer les perchoirs pour qu’elles puissent avoir accès facilement à l’eau, l’alimentation et leur nichoir. Les phénomènes de piquages sont rares grâce à cet apprentissage de la vie en communauté, une surveillance quotidienne permet de prévenir plutôt que de guérir. Ainsi les poules plus faibles sont immédiatement mises à “l’infirmerie” ; un petit espace au calme aménagé par les enfants du couple où les poules se requinquent le temps de leur convalescence.
Elles ont été promener leurs barbillons en extérieur dès fin septembre. Les premières ont commencé à pondre un mois après leur arrivée. Malheureusement, depuis le 5 novembre dernier, la France a été placé en risque « élevé » au regard de la progression rapide du virus de l’Influenza Aviaire, maladie animale virale très contagieuse qui affecte tous les oiseaux et volailles. Par conséquent, les élevages doivent garder les animaux en claustration. Des bottes de luzernes bio et des blocs de piquage ont été installées en intérieur pour occuper les poules ainsi confinées. 

Le GAEC adhère à une charte de qualité qui va plus loin que le seul label bio en matière de norme sanitaire, ce qui implique des contrôles fréquents pour garantir des produits sûrs pour le consommateur. En plus de cette activité, le GAEC a repris l’élevage de 250 brebis déjà présentes sur l’exploitation. Cet élevage a également été converti en bio. Les agneaux produits pour leur viande sont vendus à la maison Greffeuille dans l’Aveyron pour être commercialisés exclusivement en boucheries auvergnates et parisiennes.

Article tiré du bulletin municipal de Janvier 2022